Résidents, salariés et association Les caquetteuses partagent joyeusement l’arrivée des poules sauvées de l’abattoir. | OUEST-FRANCE

Nicole affiche un sourire radieux. Dans ses bras, une poule rousse, toute calme. « Ça me rappelle mon enfance. On avait des poules, des dindons », se souvient avec plaisir cette femme pétillante. C’est l’une des 37 accidentés de la vie de la résidence de La Lande, à Betton, dans la métropole rennaise. L’arrivée des gallinacées distille une grande bouffée de bonheur dans le foyer d’accueil médicalisé.
Une nouvelle famille

« L’accueil que vous leur réservez nous fait chaud au cœur », se réjouissent Manon et Brice Lahy. Le couple, originaire du Morbihan, est sauveur de poules et autres animaux de la ferme. Il sillonne le grand Ouest pour récupérer celles qui doivent aller normalement à l’abattoir. « Celle-ci ne pondait plus assez pour les besoins industriels et celle-là était prévue pour les magasins spécialisés, mais il y avait de la surproduction. »

Les Bettonnais se sont portés candidats pour les adopter. Chaque résident souffre des suites d’un problème cérébral, provoqué par un accident de la route, un AVC ou un autre choc. Jardiner, faire des activités physiques ou manuelles, font partie des temps partagés. « Créer un poulailler a tout de suite motivé un bon noyau de résidents et de salariés », détaillent Fabienne Louis, la directrice, et Solène Doreau, une des animatrices.

Nicole, l’une des résidentes s’est tout de suite sentie à l’aise avec la poule rousse. | OUEST-FRANCE

Le projet s’est construit pendant près d’un an, sur le fond et sur la forme. Le fait que les gallinacées aient frôlé la mort a donné encore plus de sens à leur démarche. La présence animale, les soins à apporter, les visites régulières pour récolter les œufs, mettre de l’eau fraîche sont autant de moments que tous sont impatients de partager. « Est-ce que, si je l’habitue, elle me suivra dans mon lit ? », demande en blaguant Jennyfer. La jeune femme a sa chambre juste à côté et elle aime déjà « les poulettes ».

Un cadeau

Michel, Didier, Bernard et Jean-Luc rient et rappellent, qu’au contraire, il faudra bien fermer la porte. La petite équipe discute au soleil en regardant Monique, la poule rousse, Margaret, la blanche de race anglaise, et Louisette, coucou rennais. « C’est chouette de se retrouver là, le matin, on va prendre nos habitudes. »

Le poulailler, construit en interne, a fière allure. Il a été financé grâce au conseil départemental. Manon et Brice donnent les derniers conseils sur les déchets alimentaires qui sont bons ou pas, la paille qu’il faut changer régulièrement. Leur association Les caquetteuses a fait cadeau des poules sans hésiter. « C’est la première fois qu’on a un foyer médicalisé adoptant et ça donne envie de perpétuer l’initiative. » Les résidents multiplient les remerciements en partant. « On fera des photos et on vous enverra des nouvelles ! »

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